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PREMIÈRE PARTIE DU XXE SIÈCLE

De la première à la seconde guerre mondiale

1e partie du XXe siècle: Introduction
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La première guerre mondiale : 1914-1918

A la fin du 19e et au début du 20e siècle nait une forte rivalité entre les principales puissances européennes. Les ambitions économiques et territoriales poussent ces pays à se réunir en deux grandes alliances aux intérêts opposés. La colonisation de l’Afrique renforce les tensions entre la France et l’Allemagne, tensions déjà vives à cause d’une guerre qui a eu lieu en 1870-71 terminée par la victoire de l’Allemagne et l’annexion de l’Alsace-Lorraine. La Grande-Bretagne voit d’un mauvais œil l’Allemagne agrandir sa flotte de guerre ; la région des Balkans (sud-est de l’Europe) est un objet de convoitise entre l’Empire Austro-Hongrois et l’Empire Russe.

L’assassinat de l’héritier au trône d’Autriche-Hongrie, François-Ferdinand, par un étudiant serbe en juin 1914, met le feu aux poudres. Par un jeu d’alliances, l’Allemagne déclare la guerre à la France le 3 août 1914 et pénètre en Belgique pour tenter de prendre l’armée française à revers. Ce faisant, elle viole la neutralité de la Belgique, qui doit se défendre. L’avancée allemande en Belgique est ponctuée de massacres de civils (Tamines, Dinant…). L’armée belge se replie sur l’ouest (derrière le fleuve Yser) alors que les Allemands enfoncent les défenses françaises. Une contre-offensive les arrête. En novembre 1914, le front ouest se stabilise sur une ligne qui relie les villes d’Ypres, Amiens, Reims et Verdun. La 1e guerre mondiale devient une guerre de tranchées : les soldats s’enterrent dans des galeries d’où ils préparent des assauts qui ne permettront au mieux que de gagner quelques mètres de terrain. Entre les tranchées des deux belligérants, un no man’s land, une bande de terre labourée par les obus, jonchée de cadavres, de barbelés, de mines… La 1e guerre mondiale exploite toutes les nouvelles possibilités techniques des révolutions industrielles (v. page "XIXe s.") : obus à gaz, pièces d’artillerie d’une puissance inégalée (« Grosse bertha »), tanks, aviation militaire…

Pour les populations civiles occupées par l’Empire allemand, en Wallonie notamment, les temps sont durs : l’occupant réquisitionne la nourriture et dort chez l’habitant. Pour les civils qui vivent librement dans leur pays (les Français, les Allemands… derrière le front), une certaine insouciance règne : la propagande officielle leur laisse croire à une victoire prochaine et glorieuse.

L’année charnière est 1917 : d’une part l’Empire russe s’effondre (v. révolution russe ci-dessous). L’Allemagne et l’Autriche-Hongrie qui se battaient contre lui à l’est peuvent réengager leurs forces à l’ouest. Mais les Etats-Unis décident la même année d’entrer en guerre aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne. En Allemagne, une certaine agitation commence à prendre la population. Des mouvements de protestation réclament la fin de la guerre. Les opérations militaires échouent. L’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Empire Ottoman perdent la guerre. Le 11 nov. 1918, l’armistice est signé mais le bilan de la guerre est désastreux : plus de 18 millions de morts, des dégâts matériels immenses et un recul important de l’économie européenne. La paix imposée par les vainqueurs aux perdants aura également des conséquences dramatiques (v. traité de Versailles ci-dessous)

1e partie du XXe siècle: Bienvenue
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Révolution russe : 1917

Depuis 1547, la Russie est un empire dirigé par un Tsar, au pouvoir absolu. Au 19e s., la Russie n’a pas réussi sa transition industrielle. Elle est un pays principalement rural et peu avancé économiquement.

Ce manque de moyens va peser sur le cours de la 1e guerre mondiale : les armées du Tsar sont en train de perdre la guerre. Les paysans russes, envoyés au front, ne peuvent plus produire de denrées alimentaires. La famine menace. La contestation du pouvoir arbitraire du Tsar se fait de plus en plus pressante. Elle est le fait, entre autres, d’un groupe d’agitateurs (Lénine, Trotski) influencés par la doctrine socio-économique de l’économiste allemand Karl Marx. L’idée de Marx, le communisme, c’est d’en finir avec les inégalités de classes par la mise en commun des moyens de production, la fin de la propriété privée et la redistribution équitable des ressources entre les citoyens.

Selon Lénine, le leader de la révolution qui a lieu en Russie en octobre 1917, seule une dictature peut imposer cette société nouvelle en Russie. Il s’empare du pouvoir par la force. Le Tsar et la famille impériale russe sont assassinés. S’ensuit une guerre civile en Russie qui durera jusque 1921. Lénine impose alors son pouvoir et initie de grands bouleversements dans le pays, qui prend désormais le nom d’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS). Lénine meurt en 1924. Staline lui succédera à la tête de l’URSS.

1e partie du XXe siècle: À propos de mon projet
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Traité de Versailles : 1919

La 1e guerre mondiale perdue par l’Allemagne, celle-ci doit se soumettre aux conditions de règlement de la paix imposées par les vainqueurs. Mais ces conditions, voulues surtout par la France, vont se révéler particulièrement dures et humiliantes : l’Allemagne perd de nombreux territoires  (ex. : Eupen-Malmédy cédés à la Belgique, territoires à l’est cédés à la Pologne…) et toutes ses colonies, n’a plus le droit d’entretenir une armée de plus de 100.000 hommes.

Son artillerie, tanks, avions sont démantelés ou confisqués. Elle doit payer une somme énorme en guise de réparation de guerre (équivalant à 1.420 milliards d’euros au cours de 2014). Bref, les vainqueurs cherchent à mettre l’Allemagne à genoux.

Ce traité va susciter la rancœur et l’esprit de revanche de nombreux Allemands, surtout parmi les anciens soldats de la 1e G.M. qui ont l’impression de ne pas avoir perdu la guerre mais plutôt d’avoir été lâchés par la population à l’arrière. D’ailleurs, l’Allemagne d’après-guerre est secouée par de violentes confrontations entre des groupes d’extrême-gauche (communistes) et des groupes d’extrême-droite, contexte qui va favoriser la montée en puissance d’Adolf Hitler et son parti nazi.

Des traités similaires seront conclus à l’encontre des autres perdants, l’Autriche-Hongrie et l’Empire Ottoman, provoquant leur démembrement et à la création de nouvelles frontières en Europe et au Proche-Orient.

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Suffrage universel masculin en Belgique : 1919

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La constitution de 1831 avait introduit le suffrage censitaire en Belgique : seuls les notables, bourgeois et intellectuels fortunés, hommes de 25 ans et plus, pouvaient voter. Des grèves et mouvements ouvriers avaient obtenu en 1893 l’extension du droit de vote à tous les hommes de 25 ans et plus, mais les élites conservaient l’avantage d’avoir plusieurs voix. Le vote restait en faveur de ces dernières.

A la faveur de la 1e guerre mondiale, lors de laquelle se développe un sentiment égalitaire dans la société belge face à l’horreur de la guerre, sur l’impulsion du Roi, on décide d’accorder le droit de vote pur et simple, sans distinction de richesse ou de diplôme, à tous les hommes belges de 21 ans et plus : désormais, un homme = une voix. Le suffrage évolue à nouveau vers plus d’égalité entre les citoyens. Quant aux femmes, elles restent des citoyennes de seconde zone, puisque si elles peuvent voter aux élections communales, elles ne peuvent le faire qu’avec une autorisation de leur mari ; elles ne peuvent pas voter aux élections législatives. Elles peuvent par contre se présenter comme candidates.

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La montée au pouvoir d'Hitler : 1933

Né en Autriche en 1889, artiste raté, soldat allemand pendant la 1e guerre mondiale puis agitateur dans l’Allemagne d’après-guerre, Adolf Hitler est aux commandes d’un groupuscule d’extrême-droite en 1919. Fanatique, charismatique et opportuniste, Hitler organise ce dernier en un parti politique, le NSDAP (« parti national-socialiste des travailleurs allemand », abrégé parti nazi). Dans l’Allemagne d’après-guerre, minée par des crises économiques de grande ampleur (krach de Wall Street en 1929 entre autres) qui provoquent une hausse spectaculaire de la pauvreté et du chômage, sujette à des crises politiques, humiliée par le traité de Versailles, son discours à la fois nationaliste (l’Allemand d’abord) et prétendument socialiste (le travailleur d’abord) séduit.

De nombreux Allemands voteront pour lui malgré son profil manifestement violent, paranoïaque et raciste. En nov. 1932, 33% des Allemands ont voté pour lui. Cela lui vaut d’être associé au gouvernement en jan. 1933, en tant que 1e ministre (« chancelier »). Le 28 fév., le Parlement allemand (Reichstag) est l’objet d’un incendie criminel. Invoquant un complot communiste, Hitler appelle à de nouvelles élections, dont le parti nazi sortira vainqueur (44% des votes). Avec l’aide du parti Zentrum, il obtient les pleins pouvoirs. Il dissout le Reichstag, le remplace par des députés nazis. Dès mars 1933, l’Allemagne est entièrement aux mains d’Hitler et des nazis.

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La 2e guerre mondiale : 1939-1945

Après avoir annexé l’Autriche puis la Tchécoslovaquie (1938), l’Allemagne nazie se tourne vers la Pologne. Son invasion en septembre 1939 provoque l’entrée en guerre de la France et de la Grande-Bretagne et le début de la 2e guerre mondiale. Très déterminée et supérieure tant sur le plan tactique que stratégique, l’armée allemande connait des succès initiaux catastrophiques pour les Alliés : en quelques mois à peine, l’Allemagne nazie prend le contrôle de la Pologne, des Pays-Bas, de la Belgique et de la moitié nord de la France. La seule véritable résistance provient encore de la Grande-Bretagne qui poursuit le combat avec l’aide de soldats venus de toutes ses anciennes colonies (« Commonwealth » : Canada, Australie, Inde, Afrique du Sud…). L’Europe est en fait sous la botte nazie : soit les pays collaborent (Italie fasciste de Mussolini, régime de Vichy en France avec Pétain…), soit ils se sont inclinés (ex. en Belgique où Léopold III en mai 1940, contre l’avis du gouvernement, ce qui provoquera la Question Royale après-guerre), soit ils se tiennent à l'écart de la guerre par une politique de neutralité (Suisse, Espagne, Portugal).

Enivré par cette domination de l’Europe, Hitler veut à tout prix en découdre avec l’URSS de Joseph Staline, car il hait le communisme. L’opération Barbarossa, plan de conquête de l’URSS, est déclenchée en juin 1941. En déc. 1941, l’armée allemande est à quelques km à peine de la capitale, Moscou. Le même mois, l’Empire du Japon, allié aux nazis, lance une attaque sur l’île américaine de Pearl Harbour, dans le Pacifique. Les Etats-Unis entrent ainsi dans le conflit. La guerre devient réellement mondiale, avec 3 « points chauds » : Europe de l’Est (Allemagne vs URSS), Afrique du Nord (Allemagne et Italie vs G-B) et Pacifique (Etats-Unis vs Japon). Les Etats-Unis, alors déjà 1e puissance industrielle et économique mondiale, lancent toutes leurs forces dans la bataille. L’URSS également fait appel à son énorme réservoir humain pour faire face à l’Allemagne nazie. L’année 1942 est un tournant où le rapport de force s’inverse. Les Américains entament la lente reconquête des îles du Pacifique (bataille de Midway, juin 1942) ; les troupes de l’Axe perdent pied en Afrique du Nord (bataille d’El Alamein, nov. 1942) ; en Russie, les nazis échouent à conquérir Stalingrad (bataille de – jusque févr. 1943) et sont même refoulés vers l’Ouest (bataille de Koursk, août 1943). Avec le débarquement de Normandie (juin 1944) est entamée la lente reconquête de l’Europe de l’Ouest. En déc. 1944 (bataille des Ardennes), la Belgique est libérée. L’Allemagne, prise en étau, résiste fanatiquement aux troupes alliées et soviétiques. Le 2 mai 1945, Berlin est prise par l’armée soviétique. Hitler s’est suicidé dans son bunker pour échapper à son jugement. Dans le Pacifique, deux bombes atomiques lancées par les Etats-Unis sur Hiroshima et Nagasaki forcent le Japon à se rendre (sept. 1945).

Les conséquences du conflit sont incalculables. 2,5% de la population mondiale a trouvé la mort pendant le conflit, dont plus de victimes civiles que de victimes militaires. L’Europe est à genoux, ruinée. Les Etats-Unis et l’URSS se disputent désormais la place de 1e puissance mondiale (v. Guerre froide). Les dictatures et leurs crimes contre l’Humanité (v. Shoah) ont provoqué un traumatisme moral. Afin de gagner la guerre, les différents belligérants ont mis au point des technologies de pointe : fusées (V1 et V2 nazis), moteur à réaction, radar, informatique (Alan Turing), énergie nucléaire. Ces innovations vont avoir de nombreuses applications pratiques par la suite. C’est un monde complètement chamboulé qui s’éveille au lendemain de la 2e GM.

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La Shoah : le génocide des Juifs d'Europe par les nazis : 1941-1945

Le fondement de la pensée nazie, c’est le racisme : pour Hitler, l’humanité se divise en « races », plus ou moins pures, plus ou moins civilisées, hiérarchisées selon une conception pseudo-scientifique, de la plus "forte" (la race allemande aussi évoquée sous le nom d’aryenne), aux plus "faibles" et "corrompues" : les Slaves, les Tsiganes, les Juifs. Parmi ces dernières, les Juifs sont le bouc émissaire par excellence. Hitler accuse les Juifs de tous les maux de l’Allemagne : l’échec de la 1e guerre mondiale, la crise économique et le chômage, l’agitation communiste qui règne dans le pays. Ils sont tour à tour les parasites qui vivent aux crochets de l’Etat et les manipulateurs qui provoquent tous les malheurs de l’Allemagne.


Le programme du parti nazi est d’ailleurs explicitement antisémite. Dès lors qu’Hitler sera au pouvoir, il n’aura de cesse de s’en prendre aux Juifs. Dans l’Allemagne nazie avant-guerre, les Juifs sont l’objet de nombreuses discriminations et violences. En 1935, Hitler fait promulguer les « lois de Nuremberg » qui interdisent la citoyenneté allemande aux Allemands d'ascendance juive. Il interdit également les mariages entre Juifs et non-Juifs. En 1938 ont lieu les premières violences organisées, planifiées : au cours de la « nuit de cristal », les vitrines de milliers de commerces juifs sont fracassées par des sympathisants nazis. Des agressions physiques ont lieu et 30.000 Juifs environ sont déportés vers des camps de concentration. Dès lors, les Juifs allemands fuient en masse leur pays, lorsqu’ils en ont l’occasion (environ 250.000 personnes, dont p. ex. Albert Einstein). Bon nombre d’entre eux, qui ont fui vers des pays voisins, retomberont sous la domination nazie au fur et à mesure que ceux-ci conquerront l’Europe au cours de la 2e GM. Avec l’invasion de la Pologne en sept. 1939, l’antisémitisme nazi se durcit : les Juifs sont relégués dans des ghettos, des quartiers de ville fermés et peu voire pas approvisionnés. La faim, les maladies, le désœuvrement et donc la mort y deviennent quotidiens.


En 1941, face à une population juive de plus en plus nombreuse au fur et à mesure de son avance vers l’Est, Hitler déclenche un véritable génocide, c’est-à-dire l’extermination volontaire et systématique des Juifs découverts dans les pays conquis : c’est la « shoah » (« catastrophe » en hébreu). Les victimes sont alors réunies le long de ravins et fosses communes et sont exécutés par balles.

L’une des principales organisations du parti nazi, la SS (« schutzstaffel ») en fait l’une de ses missions prioritaires. Dès 1942, le génocide est planifié de façon stricte : l’Europe doit être ratissée d’est en ouest pour retrouver tous les Juifs. Ceux-ci doivent être mis  au travail forcé, notamment dans les usines attachées aux camps de concentration mis en place par le régime nazi. La faim, l’épuisement, les maladies, les privations condamneront les moins résistants à la mort. Les femmes, les enfants, les invalides inaptes au travail seront tués à la chaîne, entre autres par gazage puis incinération dans des camps d’extermination (Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Belzec…). Des trains convois venus de toute l’Europe déportent des milliers de gens vers ces camps. L’horreur prend une proportion jamais égalée dans l’histoire de l’Humanité : rien que sur les 170 hectares que mesure le camp d’Auschwitz-Birkenau, qui entre en activité en 1941 et est libéré par les troupes soviétiques en janvier 1945, un million cent mille personnes sont assassinées, dont 960.000 Juifs. 900.000 déportés sont morts le jour même. Au total, près de 6 millions de Juifs perdront la vie lors de la Shoah.

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