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DEUXIÈME PARTIE DU XXE SIÈCLE

De la fin de la 2e guerre mondiale à la crise des Subprimes en 2008

2e partie du XXe siècle: Introduction

La Sécurité sociale en Belgique : 1944

La 2e guerre mondiale met l’Europe en état de choc. On comprend qu’au lendemain de la guerre, les réformes seront nécessaires pour guérir les blessures. On veut également garantir la paix sociale : la population belge n’en peut plus, après les ravages causés par une crise économique mondiale (1929) puis la désastreuse occupation du pays par les troupes nazies. Les victoires de l’URSS communiste de Staline séduisent de nombreux électeurs, et les partis traditionnels craignent cette idéologie qui appelle à la révolution mondiale.
C’est ainsi qu’en décembre 1944, alors que la Belgique vient tout juste d’être libérée, est promulguée la loi concernant la sécurité sociale des travailleurs. Désormais, l’Etat belge devient le garant des droits sociaux des citoyens : là où auparavant les travailleurs pouvaient cotiser individuellement pour des assurances-maladies, des épargnes-pensions…, le pacte social de décembre 1944 rend la cotisation des travailleurs et des patrons obligatoire auprès d’une caisse collective de l’Etat qui redistribue en fonction des besoins : l’Office national de Sécurité Sociale (ONSS).

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Accord général sur les tarifs douaniers puis Organisation mondiale du Commerce : 1947 et 1994

La 2e guerre mondiale fait prendre conscience à de nombreux pays la nécessité de créer les bases d’une coopération internationale. C’est d’ailleurs dans ce but qu’est  créée l’Organisation des Nations Unies en 1945. Plus particulièrement, tirant les leçons des désordres économiques qui avaient secoué le monde pendant l’entre-deux-guerres (notamment la crise de 1929), 23 pays emmenés par les Etats-Unis vont conclure en 1947 à Genève un accord facilitant les échanges commerciaux internationaux et surtout réduisant les tarifs douaniers (taxes à l’importation). En 1950, au terme de 3 cycles de négociations entre les Etats assemblés, ce sont près de 60.000 réductions de tarifs douaniers qui ont été conclues entre les Etats signataires de l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (G.A.T.T. : General agreement on tariffs and trade).  Ces réductions de droits de douane et ces cycles de négociation facilitant le commerce, de plus en plus de pays y ont adhéré. Cet accord a clairement joué un rôle moteur dans le phénomène de mondialisation de l’économie depuis 1975.

En 1994, le G.A.T.T., qui n’avait pas de structure permanente, a donné naissance à une véritable institution : l’Organisation mondiale du Commerce (O.M.C.). Aujourd’hui, l’OMC réunit 164 pays autour de ses tables de négociation, c’est-à-dire la plupart des pays reconnus dans le monde. L’OMC a pour but la résolution de conflits commerciaux de façon pacifique. Elle édicte des règles de commerce international avec pour objectif de favoriser le libre-échange. Elle est critiquée pour promouvoir une vision très américaine de l'économie et du commerce mondial. Le GATT et l’OMC ont joué un rôle majeur dans l’établissement de zones de libre-échange telles que l’Union Européenne.

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Déclaration universelle des Droits de l'Homme : 1948

Pendant la 2e guerre mondiale, la coopération nécessaire des Alliés et de l’URSS contre l’Allemagne nazie fait entrevoir le besoin d’une organisation internationale œuvrant pour le maintien de la paix dans le monde. L’Organisation des Nations Unies est ainsi créée en 1945 à San Francisco : elle réunit alors 56 pays (ajd 193 Etats). Rapidement, une commission de 18 membres issus de différents pays (Etats-Unis, France, Chine, Union Soviétique…) est mise sur pied pour fixer un idéal à atteindre : la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Cette Déclaration est inspirée des grands textes juridique de l’Histoire qui ont fondé l’idée de liberté (Magna Carta de 1215 et Bill of Rights de 1689, Angleterre, et Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, France, 1789). Ses 30 articles proclament l’universalité des droits de l’Homme, l’égalité en droits, le droit à la sécurité, à la justice équitable, à la propriété privée, le droit de travailler, la liberté de circulation, la liberté de culte, de penser, de s’exprimer…
Dans le contexte de guerre froide (v. plus loin), cette déclaration a eu beaucoup de mal à s’imposer comme une référence internationale. Il n’a par ailleurs pas de valeur contraignante. Elle a néanmoins servi de base pour des centaines de proclamations de la part de pays ou d’institutions internationales, comme l’Union Européenne, pour laquelle chaque pays adhérent doit s’engager à respecter la Convention européenne des Droits de l’Homme.

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Suffrage universel mixte en Belgique : 1948

Après le traumatisme de la seconde guerre mondiale, l’on ressent un besoin de transformer la société et le monde. De plus, les femmes ont, elles aussi, tenu un rôle héroïque durant la guerre et l’occupation, en remplaçant au travail les hommes déportés en Allemagne, en apportant une précieuse aide de guerre en tant qu’infirmières ou en s’enrôlant dans des mouvements de résistance.


Ce n’est cependant que 3 ans après la guerre que le droit de vote universel, sans distinction de sexe, à tous les niveaux d’élections, est approuvé par le Parlement belge. La Belgique est un des pays les plus en retard dans l’égalité des droits politiques entre hommes et femmes : aux Pays-Bas et au Luxembourg, le suffrage mixte avait été accordé en 1919 ; au Royaume-Uni, en 1928 ; en France, en 1944… Et il faudra encore des années avant de voir la première femme ministre (M. de Riemacker-Legot, en 1965 : ministre de la famille et du logement). Ce suffrage universel mixte est une étape-clé dans le long combat vers l’égalité des sexes dans notre société belge.

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La guerre froide : 1945-1991

La 2e guerre mondiale a consacré deux grands vainqueurs qui dominent dès lors la scène internationale : les Etats-Unis et l’URSS. Ce sont les principales puissances économiques et militaires du monde. Mais tout oppose ces deux superpuissances, à commencer par leur modèle de vie. L’URSS est une dictature communiste où les moyens de production ont été collectivisés. Les Etats-Unis sont une démocratie libérale et capitaliste où toute la place est laissée à l’initiative privée.

Les deux superpuissances vont réunir autour d’eux des « blocs » de pays alliés. L’Europe de l’Est libérée par l’Armée Rouge se verra imposer des gouvernements communistes favorables à l’URSS. L’Europe de l’Ouest se soudera autour des Etats-Unis soit par fidélité au modèle démocratique et libéral proposé par ces derniers, soit par intérêt économique ou militaire. Au fil des années de guerre froide, la décolonisation, les guerres civiles et les basculements de politique vont amener de nombreux pays du monde entier à choisir l’un ou l’autre camp. Les pays qui refusent de choisir sont appelés pays du « Tiers Monde » (Inde, Chine…), expression d’une situation diplomatique à l’époque qui va se transformer en réalité économique puisque ces pays ne bénéficieront dès lors pas de l’aide économique des deux superpuissances.

Le monde pendant la guerre froide est donc bipolaire, c’est-à-dire divisé selon les deux centres de gravité que sont les Etats-Unis et l’URSS. Cette division hermétique est même physique en Europe, ou les régimes communistes de l’Est ont fait construire une frontière physique fortifiée, d’abord à Berlin (mur de Berlin, 1961), puis sur toute la frontière avec les pays d’Europe de l’Ouest. Le but de cette frontière est d’une part d’empêcher une attaque surprise mais aussi d’empêcher la fuite des populations d’Europe de l’Est vers l’Ouest.

Dès la fin de la 2e guerre mondiale, la rivalité entre les deux « super-grands » s’affirme autour de l’Allemagne et de la ville de Berlin. La nation vaincue et sa capitale sont en effet découpées en zones d’influence (américaine et soviétique entre autres). Staline tente un blocus de la ville : les Alliés ne peuvent plus utiliser les voies terrestres pour ravitailler la zone alliée de Berlin. Qu’à cela ne tienne, ils ravitaillent Berlin-Ouest par la voie des airs. Staline échoue ainsi à étendre son influence sur l’entièreté de la capitale allemande.

Entre les deux « blocs », la tension est quasi-constante et le risque de conflit armé est très grand. Plusieurs crises majeures marquent la guerre froide telles la guerre de Corée (1950-1953) ou la crise des missiles de Cuba (1962, risque majeur de 3e guerre mondiale). De 1963 à 1980, une période de détente dans les relations intervient entre les deux blocs : chaque superpuissance dispose de la bombe atomique, capable d’éradiquer le rival ; un « équilibre de la terreur » se met en place. Mais l’ONU étant rendu inopérant par le droit de veto détenu par chacune des superpuissances, ces dernières en profitent pour tenter de renforcer leur zone d’influence (ainsi l’intervention américaine au Vietnam, de 1960 à 1975, l’aide au coup d’Etat du général Pinochet au Chili en 1973 ; les tentatives de réforme en Hongrie et en Tchécoslovaquie matées par les troupes soviétiques en 1956 et 1968…).

La rivalité prend d’autres aspects que militaires et politiques. Les services secrets de chaque camp (CIA/KGB) entretiennent des réseaux de renseignement et opèrent clandestinement ; la conquête de l’espace est un enjeu vital pour les deux puissances (1e homme –soviétique- dans l’espace, 1961 ; 1e homme –américain- sur la lune, 1969) ; tandis que les défilés du 1e mai sur la place Rouge à Moscou renvoient une image glorieuse de l’Union Soviétique, le cinéma hollywoodien a pour mission de développer le potentiel de séduction des Etats-Unis sur les pays alliés.

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La construction européenne : 1957-2002

Au lendemain de la 2e guerre mondiale, les dirigeants de 6 pays européens (France, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Allemagne, Italie) se rejoignent autour d’un projet commun : coopérer afin de garantir une fois pour toute la paix sur le continent européen. Les bases de la construction européenne sont lancées. Le projet européen a séduit puisque les 6 pays fondateurs ont été rejoints depuis lors par 22 autres pays. Décidé par référendum en 2016 et officialisé le 31/01/2020, le Brexit (sortie de l’UE par le Royaume-Uni) constitue un revers important dans la construction européenne.

Le traité de Rome : 1957

Après une première expérience fructueuse de collaboration (Communauté Européenne Charbon-Acier, 1951), les 6 pays fondent la Communauté économique européenne (CEE), dont l’ambition est de créer un marché commun et donc limiter les obstacles aux échanges économiques entre les pays signataires. Le traité de Rome mène d’ailleurs à la suppression des droits de douane sur de nombreuses marchandises. La CEE est également dotée d’organes de décision : la Commission, le Parlement, le Conseil et une cour de justice.

Le traité de Maastricht : 1992

Il transforme la Communauté économique en Union européenne, c’est-à-dire qu’il dépasse l’objectif strictement économique initial et donne une vocation politique et sociale à la construction européenne. Ce traité reconnait la citoyenneté européenne et donc un droit de vote européen au sein des pays-membres et la liberté de circuler librement (v. accords de Schengen) ; il prévoit également la création d’une monnaie unique (v. passage à l’euro) ; il permet l’intervention de l’UE dans les politiques sociales de ses Etats-membres (ex. : subsides accordés aux écoles ; meilleure protection du droit des consommateurs…) ; enfin, il encourage une politique étrangère et de sécurité commune et une meilleure collaboration entre les polices des différents pays membres.

Les accords de Schengen : 1995

Favorisés par le concept de « citoyenneté européenne » du traité de Maastricht et la nécessité économique de faciliter le transport de biens et de travailleurs sur le territoire européen, ces accords ont menés à la mise en place d’un « espace Schengen ». Celui-ci est une zone réunissant les pays signataires des accords, au sein de laquelle les frontières intérieures ont été supprimées. Le passage d’un de ces pays à un autre se fait donc sans contrôle frontalier et sans nécessité de demander une autorisation de voyager (passeport, visa…). Par contre, les accords de Schengen prévoyaient également un renforcement des contrôles frontaliers aux frontières extérieures de l’espace Schengen et donc une meilleure coopération judiciaire et policière.

Le passage à l’euro : 2002

Le traité de Maastricht prévoyait la création d’une monnaie unique, l’euro. Quelques années ont été nécessaires pour faire converger les économies des différents pays désireux d’adopter cette monnaie unique : il fallait atteindre un niveau économique minimum pour ne pas déstabiliser la valeur de la monnaie. Une banque centrale européenne chargée de contrôler la valeur de la monnaie et d’émettre pièces et billets, est fondée en 1998. Elle remplace les banques centrales des pays-membres de la zone euro. Celle-ci devient effective en 1999 lorsque sont autorisées les transactions financières dans la nouvelle monnaie (virements…) puis en 2002 avec l’utilisation effective de l’euro sous forme de pièces et de billets.

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Indépendance du Congo : 1960

Pendant la colonisation belge se développe dans la population congolaise un sentiment national de plus en plus fort. La ségrégation raciale dont les populations indigènes sont victimes leur semble de plus en plus intolérable. Le contexte international se prête également à cette aspiration indépendantiste. La 2e guerre mondiale a en effet mis fin à la mentalité soi-disant civilisatrice européenne. La déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 (v. ci-dessus) a proclamé le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Enfin, les deux puissances rivales de la guerre froide, Etats-Unis et URSS (v. ci-dessus) comptent sur la décolonisation des continents africain et asiatique pour asseoir leur influence sur ces régions. Un large mouvement de décolonisation a été entamé avec l’indépendance de l’Inde (colonie britannique) en 1947, du Cambodge, du Laos et du Vietnam (colonies françaises) en 1954, puis du Maroc, de la Tunisie…

Pour le Congo, l’indépendance est demandée de manière de plus en plus pressante dès la 2e moitié des années 1950, notamment par Patrice Lumumba, à la tête du Mouvement National Congolais, et Joseph Kasa-Vubu, à la tête de l’Abako. En 1958, la conférence d’Accra au Ghana, récemment décolonisé, réunit des personnalités issues de tout le monde africain. Elle affirme la solidarité des pays africains face aux puissances occidentales et la volonté de lutter contre toute forme d’ingérence étrangère. Lumumba y participe. En meeting public, il déclare : « nous voulons l’indépendance pour 1960 ». Des émeutes éclatent à Léopoldville (ajd Kinshasa). Les Belges, craignant une guerre coloniale (ex. : guerre d’Algérie), décident d’accéder sans délai aux exigences des Congolais. Le 30 juin 1960, la République du Congo est proclamée avec Kasa-Vubu et Lumumba comme président et premier ministre. Mais l’instabilité règne. Deux provinces du sud du pays font sécession. Belges, Américains, Soviétiques mènent des opérations secrètes pour contrôler le pays. D’alliés politiques, Kasa-Vubu et Lumumba deviennent rivaux. Lumumba est assassiné en 1961.

Profitant de cet état de confusion généralisée dans le Congo, une dictature se met en place en 1965, dirigée par Mobutu. Les ressources naturelles du pays continuent ainsi à ne pas profiter à la population congolaise puisque Mobutu met en place jusque 1997 un régime reposant sur la corruption et le détournement d’argent public.

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Frontière linguistique en Belgique : 1962-1963

La Belgique est à cheval sur une frontière linguistique vieille de plusieurs siècles. Pendant les Temps Modernes, la langue française avait été favorisée car elle servait de langue d’échange internationale. Le régime français (1795-1815) avait logiquement favorisé également le français ; cette langue était donc devenue celle des classes supérieures, même en Flandre.

A l’indépendance belge, seule la langue française est reconnue. Il faut attendre 1898 pour que le flamand soit également reconnu comme langue officielle de la Belgique. Plusieurs points de rupture continuent à diviser Wallons et Flamand au cours du 20e s. (activisme flamand à partir de la 1e GM, infériorité du personnel flamand dans les administrations et hautes fonctions officielles, question royale de 1945 à 1951, déclin industriel wallon, grandes grèves wallonnes de 1960-1961). Le cas de Bruxelles, ville à l’origine flamande mais qui avait été francisée pendant des siècles, divisait également. Depuis 1921, des recensements avaient lieu pour déterminer l’appartenance linguistique des communes. La frontière linguistique était donc mouvante. Le constat d’une francisation accrue de la périphérie bruxelloise va amener les Flamands à réclamer plus de clarté. C’est ainsi qu’à partir de 1947 est mis à l’étude un projet d’Etat belge composé de deux entités unilingues (=1 langue officielle) et d’un arrondissement de Bruxelles bilingue. L’on fixe en 1962-63 définitivement la frontière linguistique en Belgique et l’on crée les communes à facilités, où les minorités linguistiques sont suffisamment importantes pour que l’administration doive observer le bilinguisme. Cette frontière linguistique va cependant provoquer plus de frustrations, tant chez les Flamands que chez les francophones, qu’elle ne va contribuer à régler les problèmes communautaires en Belgique.

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Début de la fédéralisation en Belgique : 1970

Depuis des années, les Flamands exigent plus d’autonomie en matière linguistique et culturelle ; les Wallons, eux, dénoncent depuis deux décennies que les principaux investissements économiques de l’Etat belge se font en Flandre. Les deux communautés veulent prendre en main leur destin. La frontière linguistique, loin d’apaiser les tensions, les a avivées et toute la vie politique des années 1960 a tourné autour du débat communautaire.

En 1970, la Constitution de 1831 (v. page consacrée au XIXe s.) est révisée : l’article 3ter précise qu’il existe désormais en Belgique « … trois communautés culturelles : française, néerlandaise et allemande » ; l’article 107quater crée également « … trois régions : la région wallonne, la région flamande et la région bruxelloise ». Peu à peu, au cours de révisions constitutionnelles et lois spéciales intervenues en 1980, 1988, 1993 et 2011, la Belgique unitaire (un seul parlement + un seul gouvernement) a été transformée en Etat fédéral composé de 6 entités (chacune dotée des institutions législatives et exécutives) aux compétences précises : l’Etat fédéral est la gardienne des matières communes à tous les Belges (ex. la défense du territoire) ; les régions ont le contrôle des matières économiques et environnementales (ex. : l’emploi et l’aménagement du territoire) ; et enfin, les communautés ont l’exclusivité des matières linguistiques et culturelles (ex. : l’enseignement).

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Chute du mur de Berlin : 1989

Dans les années 1980, l’URSS va mal : son modèle d’économie planifiée n’est pas suffisamment productif. Les pénuries de biens de consommation sont fréquentes ; dans un contexte de guerre froide (v. ci-dessus), le budget alloué à l’armée est trop élevé ; les critiques du régime, jugé trop autoritaire et trop rigide sont nombreuses. Dans les pays-satellites de l’Europe de l’Est, la contestation du pouvoir soviétique est de plus en plus évidente (ex. en Pologne avec le syndicat clandestin Solidarność lancé en 1981). En 1985 Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir en URSS. Communiste convaincu, il est relativement jeune et décidé à relancer l’URSS.

Persuadé que l’URSS doit se transformer en profondeur pour survivre, il lance des réformes sur trois plans : au point de vue économique (« perestroika »), il cherche à se rapprocher du modèle chinois, une « économie socialiste de marché » en laissant plus de place à l’initiative citoyenne dans l’économie ; au point de vue politique (« glasnost »), de nouvelles libertés sont accordées au peuple soviétique : liberté d’expression et d’association, multipartisme, publicité transparente des affaires de l’Etat ; enfin, en matière d’affaires étrangères, il lâche la bride aux pays-satellites de l’Europe de l’Est et il recherche l’entente avec les rivaux américains.

Ce faisant, Gorbatchev met le doigt dans un engrenage mortel pour l’URSS. Dans les pays d’Europe de l’Est, les dirigeants se sentent lâchés par l’URSS tandis que les populations se sentent encouragées dans leurs demandes de liberté. En Allemagne de l’Est, la contestation enfle et des manifestations de grande envergure sont organisées. Les dirigeants communistes, nerveux, rencontrent Gorbatchev qui exclut toute répression armée. Le 9 novembre 1989, des milliers de Berlinois de l’Est se présentent aux points de passage du mur et exigent de passer. Sans ordre concret de la part du gouvernement est-allemand, mais sous la pression de la foule, les gardes-frontière laissent passer. Les Berlinois de l’Ouest en délire accueillent leurs anciens voisins, amis, leur famille dont ils ont été séparés pendant près de 30 ans. Dès le lendemain, la foule s’attaque à la démolition du mur.

La chute du mur de Berlin est un évènement majeur dans l’histoire européenne et mondiale. Elle met fin aux régimes communistes pro-soviétiques d’Europe de l’Est : dans les quelques mois qui suivent cet évènement, tous les gouvernements communistes des pays d’Europe de l’Est vont tomber. L’URSS va encore tenir deux ans avant d’imploser en 1991. La disparition de ces Etats communistes signifie pour un temps la fin de la bipolarité du monde. A quelques exceptions près, le modèle politique et social qui va s'imposer est celui, libéral et capitaliste, défendu par les Etats-Unis. Les années qui suivent vont être des années de transition particulièrement difficiles pour l’ex-« bloc de l’Est ». Les pays d’Europe pourront toutefois compter sur la solidarité de leurs voisins de l’Ouest. Ils seront ainsi rapidement accueillis au sein de l’Union Européenne.

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Crise financière des subprimes : 2008

Les « subprimes » sont des crédits immobiliers à taux variable. Dans les années qui précèdent la crise, ces « subprimes » vont être très largement accordées par les banques, notamment à des ménages dont on ne vérifie pas les capacités de remboursement. Justement, lorsque les taux d’intérêt vont être revus fortement à la hausse, ces ménages ne pourront plus rembourser leur crédit. Leur maison, sous hypothèque, sera saisie par leur banque à titre de remboursement, mais le marché de l’immobilier s’effondre : les banques ne parviendront pas à revendre ces maisons, ou alors elles doivent le faire à un prix cassé. Elles ne pourront donc se rembourser du crédit octroyé. Cette perte étant à grande échelle puisqu’elle concerne des milliers de crédits jamais remboursés, les banques sont dans une situation très périlleuse. Comme pour le fameux Krach boursier de Wall Street en 1929, c’est donc bien un phénomène de surendettement qui est à l’origine de la crise.

D’autre part, ces « subprimes » ont été mélangés avec des actions (= part de la valeur d’une entreprise, qui s’échange en bourse), des obligations, des titres boursiers qui s’échangent dans le monde entier. La banque d’investissement américaine Goldman Sachs est à l’origine de cette pratique. L’on se rend compte que ces produits financiers constitués entre autres de « subprimes » sont toxiques puisque ces crédits hypothécaires ne sont pas remboursés. Ils n’ont donc plus de valeur. En bourse, c’est la panique : on cherche à s’en débarrasser coûte que coûte, ce qui provoque une chute des cours. Les banques, qui génèrent des profits grâce à la spéculation boursière, sont affaiblies, à un tel point que plusieurs font faillites. La spéculation boursière « sauvage » est donc un autre point commun avec la crise de 1929.

Le ralentissement des activités bancaires (notamment l’octroi de prêts) va toucher toute l’économie : les entreprises, souvent dévalorisées en bourse, ne peuvent plus compter sur les crédits bancaires pour survivre le temps de la crise. Elles vont à leur tour faire faillite ou en tout cas, ralentir leur activité. Le commerce international diminue, aggravant la crise. Pour éviter de sombrer, les entreprises doivent faire des coupes budgétaires et donc sacrifier de l’emploi. Le chômage augmente. Le niveau de vie des populations diminue.

L’Europe est touchée par la crise puisque les banques européennes se sont également échangé les produits financiers toxiques américains. Mais en Europe, les grandes banques vont être sauvées par les Etats qui vont payer pour éponger les pertes. En Belgique par exemple, la banque Dexia est refinancée par l’Etat belge (4 milliards d’euros) pour éviter le naufrage. En 2011, la banque prendra le nom de Belfius.

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