XVIII ET XIXE SIÈCLES
De l'Ancien Régime aux révolutions nationales et industrielles
Economie pré-industrielle : jusqu'au XVIIIe s.
Depuis les origines de l’Homme, l’essentiel de son activité est basée sur la production de denrées alimentaires. Il s’agit d’une économie de subsistance : l’activité économique a avant tout pour but de produire la nourriture nécessaire à l’Homme pour subsister, survivre. Les moyens techniques employés en agriculture sont rudimentaires : outils à main telles la houe ou la faucille, source d’énergie essentiellement humaine ou animale… Les rendements en termes de denrées alimentaires sont donc très faibles. Une partie importante de la population européenne est dès lors employée dans le secteur primaire (=agriculture, pêche et exploitation des forêts).
Cette économie est régulièrement en crise, lorsque la production de denrées alimentaires nécessaires à la subsistance des populations est insuffisante. En cas de mauvaises récoltes ou de pillages dus aux guerres, le prix et la rareté des produits alimentaires augmentent jusqu’à provoquer des famines. Les survivants de ces famines sont fragilisés par une alimentation carencée et sont donc plus susceptible d’être touchés par une épidémie. Les nombreuses guerres de l’Ancien Régime favorisent le risque épidémiologique, d’autant que la médecine en est à ses balbutiements et que les méthodes pour disposer des cadavres sont rudimentaires. La conjonction de ces causes provoque régulièrement une surmortalité en Europe occidentale.
De ce fait, la démographie (évolution de la population) en Europe connaît jusque dans la 1e moitié du 18e s. une alternance de pics positifs (bonnes récoltes… permettant une hausse de la natalité) et de pics négatifs (crises de subsistance), annulant l’accroissement démographique obtenu pendant les pics positifs précédents par une surmortalité.
Révolution agricole : XVIIIe s.
Au 18e siècle surviennent plusieurs changements dans les habitudes et les techniques agricoles en Europe. Jusqu’à présent, le travail de la terre avait pour but de produire de la nourriture en suffisance (voir précédent). Un changement de mentalité s’opère : et si le travail de la terre pouvait apporter du profit, c’est-à-dire un gain financier… ? On parle de capitalisme. Pour cela il faut augmenter le rendement agricole de manière à obtenir un surplus de production que l’on peut vendre.
Justement, le 18e siècle est une période de progrès qui va permettre cette augmentation de la production agricole. L’organisation du travail change, se rationalise. Au lieu de laisser les champs en jachère un an sur trois pour laisser la terre se régénérer, on fait pousser du fourrage qui permet de nourrir plus de bétail. De nouvelles machines apparaissent : semoir, houe à cheval… ; grâce à l’élevage sélectif, l’on obtient des races d’animaux d’élevage plus robustes, plus fécondes…
Ces innovations mettent peu à peu fin à l’économie de subsistance car la production alimentaire augmente très fortement. Les besoins de la population sont comblés (permettant également une diminution de la mortalité par une alimentation plus diversifiée et plus riche) et il y a même un excédent de nourriture. Cela incite à une augmentation de la natalité et donc un accroissement démographique (hausse de la population).
Révolution française : 1789
Au 18e siècle, la France est une monarchie. Si l’autorité du Roi est incontestable sous Louis XIV, le roi-Soleil (1643-1715), les difficultés s’accumulent sous Louis XVI. La société française est en mutation. Elle est alors dominée par la noblesse (aristocratie) et le clergé (membres de l’Eglise catholique), deux ordres sociaux qui, par leur naissance ou leur fonction, disposent de privilèges. Entre autres, ils ne paient pas d’impôt mais ils peuvent en percevoir ; ils ne sont pas soumis à la même justice que le peuple. L’immense majorité de la population (98%) constitue le tiers état, défavorisé en ressources et en droits par rapport aux deux autres ordres. Le petit peuple français connait souvent des périodes de privation et de famine, lorsque guerres ou météo inclémente ruinent les récoltes. Le prix des céréales, très élevé depuis une dizaine d’année, agite d’ailleurs fortement la population. Le tiers état est également composé d’une élite, bourgeois fortunés, magistrats, avocats, médecins, banquiers. Ils sont frustrés par leur condition d’infériorité sociale malgré leur instruction ou leur fortune. La mentalité du 18e s., appelé « siècle des Lumières » les imprègne également d’une soif de liberté et d’équité.
En 1789, la France connaît une crise budgétaire. Louis XVI décide de réunir les Etats-Généraux, une assemblée constituée de représentants de la noblesse, du clergé et du tiers état, qui a pour rôle de voter les nouveaux impôts. Les représentants du tiers état sont plus nombreux que ceux de la noblesse et du clergé réunis mais le vote se fait par ordre et non par tête. Avant même l’ouverture des débats, les membres du tiers état réclament une réforme du système, que le roi et les deux ordres dominants refusent. Les députés du tiers état, ainsi que quelques députés des autres ordres acquis aux idées progressistes, se proclament Assemblée nationale, c-à-d assemblée représentant légitimement le peuple.
Ces troubles politiques suscitent des soulèvements populaires. A Paris, le 14 juillet 1789, la population s’arme et prend la Bastille, la prison qui symbolise le pouvoir royal. En province, des paysans incendient et pillent des châteaux de familles nobles. Pour calmer ces désordres, l’Assemblée nationale décrète la suppression des ordres, la fin des privilèges, l’égalité devant l’impôt… C’est toute l’organisation sociale traditionnelle française qui est renversée. Le 26 août 1789, l’Assemblée proclame également la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Une monarchie constitutionnelle est mise en place. C’est une rupture totale puisqu’en réalité c’est une forme de démocratie représentative qui est mise en place en remplacement de l’absolutisme de l’ancien régime. Cette rupture ira encore plus loin en 1792. Louis XVI a tenté de fuir la France, alimentant la méfiance des révolutionnaires à son encontre. Les problèmes économiques et alimentaires ne sont pas réglés. Une guerre contre l’Autriche tourne au désavantage de la France. Le peuple gronde et une nouvelle révolution menace. Le roi, vu comme une menace de l’intérieur car favorable à une victoire autrichienne qui le restaurerait dans ses pouvoirs, est arrêté. La République est proclamée (21 sept. 1792) et déb. 1793, Louis XVI est guillotiné.
Dès lors les principales monarchies d’Europe vont se coaliser contre la République française, vue comme une menace dans l’équilibre européen. La France s’empare de la Belgique en 1794. La période 1793-1800 est marquée par une profonde instabilité intérieure à cause de la guerre, la misère, l’affrontement entre les différentes factions politiques. De 1804 à 1815, Napoléon Bonaparte réinstaure un système monarchique en se proclamant Empereur des Français. Son règne est marqué par le recul des libertés, mais également de nombreuses conquêtes militaires et par de profondes réformes (système métrique, code civil).
Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen : 1789
En juin 1789, en France, suite à la contestation politique du pouvoir absolu du roi et de l’organisation sociale inégale entre privilégiés (noblesse, clergé) et citoyens de seconde zone (tiers état), une Assemblée nationale est formée. Cette Assemblée nationale devient Assemblée constituante en juillet : cela signifie qu’elle se donne pour mission de rédiger une Constitution pour le peuple français, càd un texte de loi contenant les libertés, droits et devoirs de base du peuple français. Un des députés propose que cette Constitution soit précédée d’une déclaration qui formule les grands objectifs politiques que se sont assignés les révolutionnaires français.
Cette Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (« DDHC ») a un caractère universel : on n’y trouve pas le nom d’une nation ; elle parle théoriquement au nom de l’humanité toute entière. Elle affirme les principes de base d’une démocratie moderne : Liberté, Egalité, Souveraineté du peuple. Elle met l’accent sur la liberté qui est « le droit de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » ; elle définit la liberté individuelle, la liberté des opinions et de religion et la liberté de la presse. Elle reconnaît l’égalité de tous les citoyens, car « les hommes naissent égaux » ; la loi sera désormais égale pour tous. Là se situe la principale critique de la DDHC : à l’époque, elle exclut tout de même une partie de la population (ex. : les femmes).
En même temps que la Déclaration met fin aux privilèges de l’Ancien Régime, elle sert de base à un ordre nouveau. Les Français doivent être des citoyens libres capables de résister au despotisme et ainsi, de jouir de leurs droits politiques en toute égalité. Les libéraux de tous les pays s’en inspireront et il sera à la base de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 (voir par ailleurs).
La première révolution industrielle : 1750-1870
A partir de 1750 mais surtout de 1800, l’Europe et l’Amérique du Nord vont connaître une transformation profonde liée à la découverte de nouvelles technologies.
L’invention puis le perfectionnement de la machine à vapeur (l’Ecossais James Watt, 1769) est à l’origine de ce phénomène : elle fait entrer l’Homme dans l’ère de l’énergie mécanique, inépuisable et plus performante que l’énergie musculaire employée jusqu’alors.
La production et l’économie sont ainsi dopées (les usines remplacent peu à peu l’artisanat, la machine à vapeur permettant la mécanisation du travail). Outre ses applications industrielles, la machine à vapeur ouvre de nouvelles possibilités en terme de transport (chemin de fer, bateau à vapeur…) : les biens, les personnes et les idées voyagent de plus en plus vite, de plus en plus loin. On peut y voir les débuts d’une mondialisation naissante.
Les mines d’extraction de charbon de terre (« houille ») prennent une importance économique vitale : la houille est en effet nécessaire pour alimenter les machines à vapeur, mais est également un élément indispensable pour la production d’acier, secteur particulièrement important à partir du 19e s.
Parallèlement, l’agriculture aussi connaît une révolution qui permet de produire plus de denrées alimentaires. La population augmente fortement (ex. : Belgique : 3,1 millions d’habitants en 1800 – 5,3 en 1880 ; Grande-Bretagne : 10,5 millions en 1800 – 29,7 (!) en 1880…). Pour bénéficier de l’opportunité créée par la révolution industrielle, ces populations se concentrent dans les villes où se localisent les usines (=exode rural).
Progressivement, une transformation se fait aussi dans la société. La révolution industrielle donne naissance à une nouvelle classe sociale : les ouvriers, qui sont de plus en plus nombreux. Les ouvriers sont des travailleurs qui ne possèdent pas leur outil de travail : ils produisent des biens en échange d’un salaire, pour le compte d’un patron. Les conditions de vie de ces ouvriers sont mauvaises : leur travail est difficile et peu payé et donc, leur logement et leur alimentation sont de mauvaise qualité. Ils ont peu de loisir et peu d’espoir d’échapper à leur condition misérable. Le travail des enfants est autorisé, d’autant que l’école n’est pas obligatoire. Les chances de promotion sociale de ces enfants sont donc peu élevées. Au 19 s., le vote étant réservé aux classes supérieures (riches, intellectuels…), ces ouvriers n’ont pas les leviers politiques pour améliorer leur condition.
La révolution belge : 1830
En 1815, l’Empire français de Napoléon prend fin définitivement (bataille de Waterloo). La Belgique, alors intégrée à cet empire, est réunie aux Pays-Bas par la volonté des grandes puissances européennes (Prusse et Grande-Bretagne essentiellement). Mais ce « mariage » mécontente de nombreux Belges. Le roi hollandais Guillaume Ier favorise la population néerlandaise ; les droits politiques des Belges sont peu respectés ; une question religieuse divise les deux populations ; la langue est également une source de discorde puisque les Hollandais parlent le néerlandais tandis que la langue des élites, en Belgique, est le français. Enfin, la révolution industrielle touche la Belgique, ce qui est globalement bon pour son économie, mais provoque une forte baisse du niveau de vie pour les couches populaires. Celles-ci sont donc très mécontentes.
Le 25 août 1830 a lieu à Bruxelles la représentation d’un opéra italien, La muette de Portici. Emus par le thème patriotique de la pièce, les spectateurs se transforment en agitateurs. Répondant à l’agitation par la force, le roi Guillaume Ier aggrave la crise, qui tourne en révolution pure et simple. Des combats opposent l’armée hollandaise à des volontaires belges. Après une courte campagne, les Hollandais sont chassés de Belgique en oct. 1830. Le nouvel Etat belge est né. Il sera reconnu par les puissances étrangères le 20 déc. 1830. Cependant, s’il s’agit bien d’une révolution « populaire », le pouvoir du nouvel Etat sera rapidement confisqué au bénéfice de la seule bourgeoisie.
La Constitution belge : 1831
Lorsque survient la révolution belge, plusieurs pays ont déjà adopté des constitutions (=texte de loi fondamentale, base des droits et devoirs des gens). Dès nov. 1830, une assemblée de bourgeois s’était formée en « Congrès » pour rédiger la constitution du nouvel Etat belge. Ce texte de loi s’inspirait entre autres de la Constitution française de 1791 et était donc plutôt libéral (= en faveur des libertés individuelles) tout en favorisant les classes supérieures de la population belge. Entre autres, la Constitution belge reconnaissait l’égalité des citoyens devant la loi (mais pas l’égalité des sexes), la liberté d’expression, de la presse et de culte, le droit à un procès équitable, le droit à la propriété privée, le droit de s’assembler pacifiquement…
Elle organisait également le pouvoir en Belgique : à sa tête, un Roi et un gouvernement, ainsi qu’un parlement élu au suffrage. Ce suffrage (droit de vote), va beaucoup évoluer à plusieurs reprises. La constitution fait aussi de la Belgique un Etat unitaire (un seul gouvernement et un seul parlement qui décident pour tous les Belges) et francophone (le flamand n’est donc par reconnu à l’époque). Cette constitution sera modifiée plusieurs fois par la suite.
La deuxième révolution industrielle : 1870-1945
A partir du dernier tiers du 19e s., la transformation profonde de l’économie et de la société occidentale s’amplifie encore au départ de nouvelles innovations techniques et scientifiques. Les innovations principales sont de nouvelles sources d’énergie, le pétrole et l’électricité (la dynamo du belge Zenobe Gramme en 1868 ; l’ampoule à incandescence en 1879 et la première centrale de production d’électricité en 1882 par l’américain Thomas Edison ; la 1e ligne haute tension en 1891). Ces deux sources d’énergie vont peu à peu remplacer le charbon. Dans le domaine de la mécanique, l’invention du moteur à explosion (moteur 2 temps par Lenoir en 1860) représente les débuts de l’automobile et de l’aviation.
Des innovations vont également révolutionner les habitudes de vie, améliorant le confort (électroménagers, p. ex. réfrigérateur en 1913 ; loisirs : p. ex. le cinéma, 1895) et permettant à l’information de voyager plus facilement (téléphone 1876 ; radio T.S.F. 1897).
Les connaissances scientifiques sont de plus en plus rigoureuses. La chimie fait de grands progrès, notamment grâce à la classification des éléments par Mendeleïev (1869). Une meilleure maîtrise des éléments chimiques permet la production de nouveaux matériaux : soie artificielle (1884), acier trempé (1890)… Le 19e s. s’achève avec la découverte de la chimie des rayons, porte ouverte vers la compréhension de la structure de l’atome et de l’énergie nucléaire (Pierre et Marie Curie, 1898 ; Schrödinger, 1926 ; 1e réacteur nucléaire, Etats-Unis, 1942).
En médecine, la découverte des antiseptiques (désinfectant pour les plaies) et des vaccins (Pasteur, 1878) et de nouvelles approches médicales (« chirurgie propre »...) vont contribuer à diminuer fortement le taux de mortalité en Occident : la médecine s’améliorant, les chances de survie augmentent. Il faut ajouter à cela l’apparition de l’eau courante dans de nombreux foyers, ce qui permet de meilleures conditions d’hygiène et donc une diminution des maladies.
Les conditions de vie des classes ouvrières s’améliorent également grâce à l’apparition des premiers droits sociaux protégés par la loi (jours fériés, congés payés…) et l’obligation scolaire (1913) qui améliore les chances d’élévation sociale.
La forte pression démographique (↑ population) et l’amélioration des moyens de transport permettent une plus grande mobilité : un phénomène migratoire de très grande ampleur a alors lieu. Entre 1860 et 1914, plus de 40 millions d’Européens ont émigré vers un autre continent (principalement vers les Etats-Unis).
Economiquement, cette 2e révolution industrielle est de très grande importance également. Aux Etats-Unis s’organisent les premières grandes entreprises (ex. : Union Steel : 200.000 employés en 1914). Les échanges commerciaux internationaux augmentent fortement. Dans le domaine financier, l’activité bancaire se développe fortement, la spéculation boursière s’internationalise.
La colonisation du Congo : 1885-1908
Coloniser signifie occuper et exploiter un espace au détriment de la population originaire de cet espace en question. Celle-ci est perd dès lors son indépendance. L’Etat colonisateur assure le gouvernement du pays colonisé par l’intermédiaire d’une administration coloniale qui s’appuie généralement sur l’armée. Au XIXe s., les grandes puissances européennes (France, Grande-Bretagne, Allemagne e.a.) rivalisent pour s’approprier un maximum de territoires en Afrique et en Asie. L’Afrique est particulièrement ciblée par ce phénomène : en 1913, il n’y a plus que deux pays indépendants sur le continent africain : le Liberia et l’Ethiopie…
Le Congo est une région d’Afrique centrale explorée par les Européens, notamment l’explorateur britannique Stanley dans les années 1870. Rapidement, le roi des Belges Léopold II, qui nourrit depuis longtemps des ambitions coloniales, va chercher à s’en emparer. De 1879 à 1884, il finance les explorations de Stanley dans la région. Il fonde une Association internationale du Congo par laquelle il cherche à étendre son influence sur cette région d’Afrique. En 1884-85, une conférence a lieu à Berlin pour assurer le « partage » de l’Afrique entre les différentes puissances coloniales. L’Etat indépendant du Congo est reconnu à cette occasion comme étant une propriété personnelle de Léopold II.
Celui-ci commence rapidement à exploiter le territoire et ses richesses naturelles : caoutchouc, or, ivoire… Léopold II se bâtit ainsi une colossale fortune personnelle. Pour cela, il fait construire un réseau de chemin de fer dans la région, s’assure du contrôle de la riche région du Katanga (sud-est du Congo), confie la gestion de certaines régions du Congo à des sociétés commerciales privées (concessions) et impose le travail forcé aux populations locales. Les relations entre colonisateurs et colonisés sont marquées par le racisme qui imprègne les mentalités européennes de l’époque. Les exactions des colonisateurs belges à l’encontre des autochtones sont nombreuses et font encore débat aujourd’hui. Ces violences, combinées aux maladies tropicales et aux déplacements forcés, déciment les populations locales.
L’opinion publique internationale est scandalisée face au sort fait aux populations indigènes. Léopold II est forcé de céder « sa » colonie au gouvernement belge en 1908. L’Etat indépendant du Congo devient Congo belge. La gestion de la colonie est donc confiée à un gouverneur général contrôlé par le Parlement. Les Congolais sont toujours exclus du pouvoir. Les inégalités continuent à régner, notamment par le biais d’une forte ségrégation (lieux et activités réservés aux Blancs et dont les Noirs sont exclus). Les richesses congolaises restent exploitées principalement par des sociétés privées belges (ex. : Union Minière) ou européennes. Quelques efforts sont néanmoins consentis par l’administration belge : une charte coloniale est adoptée, interdisant les pratiques de travail forcé. Les missionnaires (prêtres venus propager la religion catholique) fondent de nombreuses écoles primaires et secondaires. Les investissements publics dans les années 1950 permettent d’améliorer sensiblement les conditions de vie des colonisés par des aides agricoles pour lutter contre les famines ou par la création d’infrastructures de santé et d’enseignement. L’Université Lovanium est fondée à Léopoldville (ajd Kinshasa) en 1954, mais en 1960 elle ne compte qu’une dizaine d’étudiants congolais.